Omar Taleb, le créateur des Lorientales - Lorient
vendredi 10 juin 2011 Omar Taleb, président du festival Les Lorientales.
La 2ème édition du festival déploie ses fastes ce samedi. Omar Taleb évoque les nouveautés, les temps forts de cette année et les couleurs qu'il voudrait donner aux éditions suivantes.
Pourquoi avoir choisi de créer Les Lorientales ?
Tout d'abord, ce n'est pas de l'opportunisme vis-à-vis du « Printemps arabe », l'association existe depuis 2009. Ensuite, je suis Algérien d'origine et musicien. En créant ce festival, j'ai voulu retrouver mes racines. C'est aussi l'occasion de faire entendre cette musique et plus largement, de faire découvrir la culture arabe encore méconnue du grand public.
Enfin, c'est aussi une manière de renouer avec les origines de Lorient. Le Pays de Lorient est né du commerce de la soie et des épices. Le festival est une sorte de retour aux sources avec un nom qui sonne comme une évidence.
Quelles sont les nouveautés de cette 2 e édition ?
C'est avant tout le prix littéraire Les Lorientales qui récompense une oeuvre littéraire orientale francophone éditée en 2010. Pour cette première, 5 ouvrages ont été sélectionnés et lus par un jury populaire de 19 lecteurs.
Excepté le prix de l'Institut du monde Arabe, c'est le seul prix en France qui récompense une oeuvre orientale francophone. Nous avons été contactés par les éditions Actes-Sud et Télérama qui sont très enthousiastes.
Quels sont les temps forts de la programmation de samedi ?
Le calligraphe Mohammed Idali animera deux ateliers ouverts au public à la médiathèque. Puis à 18 h, il réalisera une performance sur le parvis du Grand Théâtre retransmise sur grand écran. A 20 h 45, c'est le concert du soir au Manège (1) qui, espérons-le, sera un grand moment du festival avec Aïcha Redouane, la diva de la musique arabe, en compagnie de deux musiciens aux percussions et maqâm, sorte de harpe sur table. Nous accueillons aussi la jeune Sophia Charaï et ses musiciens pour un mixe de musiques du monde sensuelles et très enlevées.
Quels sont les artistes que vous aimeriez recevoir à l'avenir ?
J'aimerai bien donner une couleur jazz en accueillant par exemple le joueur de oud Rabih Abou-Khalil ou Anouar Brahem. Mais les musiques improvisées m'intéressent aussi, l'Orchestre national de Barbès ou des choses issues du répertoire classique. Mais pourquoi pas du théâtre ou des humoristes qui tournent en Afrique du Nord. On verra bien, pour le moment place à l'édition 2011.
Samedi 11 juin
Les 10 et 11 juin, voilà des rendez-vous bienvenus pour mieux comprendre les cultures et musiques arabes. Ce festival en est à sa deuxième édition
Le « Printemps arabe » fait l'actualité, mais souvent cette culture proche peut paraître lointaine, en dehors de quelques séjours balnéaires. OmarTalbeb, algérien d'origine, médecin à Bodélio, a monté, en 2009, l'association Lorientales, avec quelques membres. Aujourd'hui, l'association regroupe 200 adhérents.
Une porte ouverte vers la culture arabe
« L'objectif était de mieux faire connaître la culture du monde
arabe, les traditions, la musique, la poésie, en s'adressant évidemment aux immigrés, mais aussi à tous les habitants d'ici. Au pays de Lorient, il y aussi des gens qui viennent de partout en France ». La démarche a touché. « Partout, l'accueil nous a été favorable », ajoute Omar.
Alors, l'an dernier est né le premier festival Les Lorientales, dont le nom a séduit, et le programme aussi. Budget assuré, avec un léger bénéfice augurant bien de l'avenir. Le prix littéraire, créé en marge de ces journées, a été salué, car l'un des titres sélectionné cette année, Toute une histoire, a déjà été sacré au plan national à l'Institut du monde arabe, ce qui vaut au petit comité lorientais d'être référencé par les éditions Actes Sud.
Et, bien sûr, il y a la musique comme lien au-delà des langues, pour rencontrer les civilisations qui courent du Maghreb au Pakistan. « Les artistes, les musiciens créent des ponts entre les cultures », observe Omar Taleb, à la veille de la deuxième édition.
Gildas Jaffré
Ouest France, 6 juin 2011
Pour sa première édition, le prix littéraire des Lorientales, festival des musiques et cultures arabes, a un vainqueur de renom.
Hanan el Cheickh, romancière libanaise très connu dans le monde anglophone, a reçu cette récompense pour son dernier livre, Toute une histoire, le portrait d'une femme du peuple, rusée et enjouée, née au début des années 1930 dans une famille chiite extrêmement pauvre du Liban.
Ce prix distingue une oeuvre littéraire arabe ou orientale francophone. Le jury, composé de onze femmes et huit hommes, a lu et relu les cinq ouvrages en compétition pendant trois mois.
Et c'est finalement le livre rédigé par Hanan el Cheick qui l'a emporté. « Avec ce prix littéraire, on est désormais reconnu au niveau national, c'est un véritable atout », déclare Omar Taleb, le président de l'association Les Lorientales. Mais aussi, l'homme à l'origine de l'événement.
Le festival débute ce vendredi à 16 h par une conférence sur le thème de la musique arabe à l'IUT GIM de Lorient.
Ouest France, jeudi 09 juin 2011